Le Dinoblog

La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures

Archive pour mars, 2015

Décidément il semblerait que les petites bêtes aient une fâcheuse tendance à vouloir imiter les grands de ce monde. Après la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf, le krill qui voulait devenir baleine (ici), laissez moi vous conter l’histoire du rongeur qui voulait imiter l’éléphant.

Evidemment, si je dis rongeur, vous pensez immédiatement souris et rats, et ceci a le don d’énerver le rodentologue (spécialiste des rongeurs) que je suis. Saviez-vous en effet que les rongeurs forment le groupe le plus diversifié de mammifères ? Sur les 5400 espèces de mammifères actuels, 2277 sont des rongeurs et il a probablement existé plus d’espèces de rongeurs au cours des derniers 56 millions d’années que d’espèces de dinosaures pendant la totalité de leur règne (soit 186 millions d’années mais il est vrai que les oiseaux se sont bien rattrapés depuis la crise Crétacé/Tertiaire). Lire plus…

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Le krill, un terme qui regroupe plusieurs espèces de petites crevettes vivant dans des bancs gigantesques, a le triste privilège de servir de nourriture à de nombreux animaux marins. Il constitue notamment le délice des plus imposants des êtres vivants, les baleines à fanons ou mysticètes. Mais il fut un temps où les choses se passaient différemment et où le krill, ou plutôt son lointain cousin, jouait à la baleine. Cette histoire digne d’une fable de La Fontaine nous est racontée par des fossiles découverts dans le gisement de la Formation Fezouata, au sud-est du Maroc. Les fossiles de ce site sont célèbres car, datant de l’Ordovicien inférieur, ils révèlent la persistance d’une faune plus ancienne typique du Cambrien. En fait, si l’on croyait la faune cambrienne disparue après le Cambrien, c’est qu’aucun gisement de l’Ordovicien ne permettait la préservation de ces animaux au corps mou et délicat. Fézouata vint combler ce manque. On y trouve par exemple des anomalocarides, des terreurs « géantes » (jusqu’à 2 mètres de longueur) découvertes d’abord dans les schistes cambriens du Burgess, au Canada, puis dans divers gisements à travers le monde. Et c’est justement un anomalocaride géant qui vient d’être décrit dans la revue Nature par des chercheurs de Yale et d’Oxford (Van Roy et al., 2015). Mais contrairement à ses ancêtres carnassiers, la « crevette » marocaine, nommée Aegirocassis benmoulae, préférait manger de toutes petites bêtes.

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Ah la queue du titanosaure ! Fan de chichourle ! Voici un bien beau sujet que je regrette beaucoup d’avoir mis près de 70 billets à aborder ! Car la queue du titanosaure c’est un bien beau membre, enfin une masse fièrement érigée bien au-dessus du sol et dont on peut bien supposer qu’elle devait battre mollement de gauche à droite quand l’animal paissait. S’enroulait-elle autour de la queue de l’être aimé au moment de l’étreinte? Cela nous ne le savons point, mais rassurez-vous, les paléontologues enquêtent. Car nous avons le bonheur de connaître quelques queues bien conservées de ces grands herbivores dont les vertèbres caudales sont reconnaissables entre toutes par leur procoelie. Si vous préférez, les vertèbres de la queue d’un titanosaure sont concaves antérieurement et convexes postérieurement. C’est même à ça qu’on les reconnaît. Lire plus…

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