Le Dinoblog

La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures

Archive pour mai, 2012

Ichthyostega : des premiers pas difficiles ?

Comment se déplaçaient les premiers tétrapodes ? Dans les années 90, Jenny Clack avait révolutionné notre façon de concevoir la sortie des eaux des vertébrés en proposant que les pattes des premiers tétrapodes aient d’abord évolué dans le milieu aquatique pour être secondairement utilisées pour se déplacer sur la terre ferme. Stephanie Pierce, post-doctorante au Muséum de Zoologie de l’Université de Cambridge (et ma voisine de bureau) va encore plus loin en faisant cette fois-ci appel aux dernières techniques de pointe (la microtomographie notamment). Son étude a été publiée mercredi dans la revue Nature. « Pas à pas », les restes d’Ichthyostega, la star des premiers tétrapodes, livrent leurs secrets et nous permettent de mieux comprendre cette étape évolutive majeure que constitue la sortie des eaux. Lire plus…

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160 pages d’histoire de la paléontologie en français, ça ne vous tombe pas tous les jours entre les mains ! On ne peut que féliciter l’éditeur de Louviers, Ysec, de cette initiative. Quant à l’auteur il y a longtemps déjà qu’on ne le présente plus. Mais pour ceux qui ignoreraient ce détail de sa biographie, soulignons qu’il est Normand et qu’au milieu d’une très abondante production scientifique, il a décrit de nombreux restes de dinosaures de Normandie au cours des dernières décennies. Car le dinosaure peut être normand, c’est même l’une des régions de France où depuis plus deux siècles on exhume régulièrement des ossements de ces grosses bêtes. Georges Cuvier lui-même a décrit des vertèbres de dinosaure carnivore d’Honfleur à l’aube du XIXe siècle, pensant avoir affaire à un gigantesque crocodile. Le grand spécialiste américain des dinosaures Othniel Charles Marsh se déplacera en personne en 1897 pour examiner les ossements conservés à Caen et au Havre : il y reconnaît quelques ossements de sauropodes. Un peu plus tard, en 1911, c’est cette fois le célèbre paléontologue austro-hongrois Nopcsa Ferenc qui décrit le squelette d’un stégosaure découvert par le géologue Emile Savalle à Octeville. Les découvertes s’accumulent pendant 150 ans sous la houlette de quelques savants normands comme Jacques-Amand et Eugène Eudes-Deslongchamps ou Alexandre Bigot. Manque de bol, en 1944, les bombardements alliés vont raser l’Université de Caen et le Muséum du Havre : en miettes le stégosaure d’Octeville, le mégalosaure de Sainte-Adresse ou le mystérieux iguanodon de Bléville… Lire plus…

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Nicole Klein est une paléontologue allemande qui terrorise les conservateurs de musées à travers le monde. Nicole est pourtant fort sympathique mais sa spécialité, l’histologie des os de dinosaures sauropodes (l’analyse de leurs tissus osseux), la conduit à prélever de jolies petites carottes au cœur des fémurs ou des humérus de ces petites bêtes. Après son passage, nombre de spécimens présentent donc sa signature caractéristique : un joli p’tit trou rond de 12 millimètres de diamètre. De quoi déprimer ces pauvres gens qui passent leur existence à conserver dans le meilleur état possible des ossements précieux découverts par des générations de paléontologues. Lire plus…

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La publication des dernières découvertes laotiennes (voir le post sur le spinosaure Ichthyovenator du 24 avril 2012) nous offre l’occasion de revenir sur le parcours de Josué-Heilmann Hoffet dont les travaux ont marqué l’histoire géologique et paléontologique de l’ancienne Indochine.

 J.-H. Hoffet est né à Courcelles-Chaussy en Moselle en 1901 où son père était pasteur mais c’est à Porrentruy (aujourd’hui célèbre pour ses pistes de sauropodes) dans le Jura suisse qu’il se passionne pour les sciences naturelles. Son diplôme d’études supérieures de sciences naturelles en poche, il s’embarque pour l’Indochine en 1927 pour y préparer un doctorat de géologie. Il est affecté au Service Géologique de Hanoi où il étudiera les formations continentales du Bas-Laos, région située à l’est de Savannakhet. Cet homme de terrain va parcourir toute la région, parfois à dos d’éléphant. Ses travaux aboutissent à la publication en 1933, d’une thèse de doctorat intitulée : Etude géologique sur le centre de l’Indochine entre Tourane et le Mékong (Annan central et Bas-Laos). Il dressera par la suite une carte géologique du Bas-Laos. Lire plus…

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Que les éléphants du PS se rassurent, Claude Allègre n’est pas près de nous reparler de mammouth, la confirmation est tombée le 6 mai dernier ! C’est bien de paléontologie dont il s’agit ici. Deux chercheurs du Muséum d’Histoire Naturelle de Londres rapportent la découverte en Crête du plus petit mammouth connu à ce jour. D’autres espèces naines avaient déjà été recensées en Sardaigne (Mammuthus lamarmorai), sur l’île Wrangel en Sibérie (M. primigenius) et dans les îles californiennes de Channel (M. exilis). Mais en comparaison, les adultes de cette nouvelle espèce crétoise font figure de nains, dépassant à peine 1,10 m au garrot et pesant environ 310 kg.

Ce mammouth correspond au cas le plus extrême de nanisme insulaire observé pour ce groupe. Pas nécessaire pour autant d’aller imaginer une version miniature de mammouth laineux, en effet les auteurs pensent que leur mammouth devait être adapté à un environnement relativement chaud, il devait donc avoir une apparence assez semblable à celle d’un éléphant moderne. Dans un communiqué AFP, Victoria Herridge, auteur de l’étude, dresse un portrait robot de l’animal: « si vous deviez le reconstituer, je vous dirais de le faire un peu comme un bébé éléphant, mais plus trapu, avec des membres plus épais, et à l’âge adulte il aurait des défenses recourbées […] l’image la plus proche serait celle d’un bébé éléphant d’Asie, mais avec des défense ». L’espèce, qui aurait colonisé la Crête voici près de 3,5 millions d’années, a été baptisée Mammuthus creticus et serait apparentée à l’espèce continentale M. meridionalis (même si un lien avec M. rumanus n’est pas à exclure). Lire plus…

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