Le Dinoblog

La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures

Articles taggés ‘Jean-Louis Hartenberger’

Ne nous fions pas aux apparences recommandait Oscar Wilde. Et le Thylacosmilus atrox du Miocène d’Amérique du Sud ainsi nommé pour ses canines hypertrophiées vient à point nommé l’approuver. L’animal est presque un imposteur. Certes ce marsupial possède des crocs en forme de poignards courbes comme de nombreux carnivores placentaires fossiles, les légendaires tigres à dents de sabre. Mais ce ne sont pas des lames pour découper, trancher, plutôt des pioches pour se fouiller les cadavres dans les charniers, voire déterrer de la glèbe tubercules et racines. Thylacosmilus n’était pas un grand prédateur amateur de chair fraiche (1). Lire plus…

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C’est dans l’île Seymour, à la pointe occidentale du continent Antarctique que l’on vient de découvrir dans des dépôts éocènes les restes d’un animal à sang froid, une grenouille. Et pas n’importe laquelle : elle est apparentée à une famille d’amphibiens d’Amérique du Sud au crâne casqué et parmi les plus charnues : plus d’un kilo (1). Elle ne vivait pas seule dans ces contrées alors tempérées et verdoyantes : des mammifères de toutes tailles la côtoyaient, et peut-être s’en régalaient. Lire plus…

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Coyotes et loups sont les vainqueurs et hantent encore de nos jours forêts et plaines de l’Amérique alors que tous les tigres à dents de sabre et lions d’Amérique sans exception, longtemps leurs complices, ont péri à jamais. Comment fut rompu cette coexistence mêlant Carnivores coureurs de petite taille et Carnivores bondissants et costauds ? C’est à nouveau le grand mouroir bitumineux de Rancho La Brea en Californie qui fournit les éléments de réponse à cette énigme historique et explique ce grand remplacement (1). Pour autant, on doit souligner qu’il n’y eut jamais de compétition ni d’affrontement directs entre ces deux types de Carnivores. C’est à l’issue d’une longue période de perturbations climatiques, à la fin du Pléistocène, et de modifications des paysages végétaux et de leurs peuplements en herbivores que les grands félins disparurent alors qu’à l’inverse continuaient à prospérer les canidés, coyotes et loups. Becs fins impénitents, les tigres à dents de sabre n’ont pas souhaité diversifier leur alimentation alors que le cheptel d’herbivores se diversifiait et se renouvelait. A l’inverse, les coyotes ont changé de régime au jour le jour, au vu du menu à la carte que la Nature proposait, bâfrant aussi bien animaux de forêt que de plaine. Lire plus…

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On vient de redécouvrir dans les collections d’une université du Japon un fémur sous une étiquette erronée : catalogué « dinosaure » voici 60 ans, il s’avère qu’il appartient à un de ces ours de mer du Pacifique qui hantèrent ses rivages tout au long du Miocène (1). Si l’on ajoute que le gisement est proche de la tristement célèbre ville de Fukushima et que le spécimen a subi depuis sa découverte d’autres avanies, on ne peut s’empêcher de saluer la pugnacité des chercheurs qui mettent en lumière ce bout d’os que tant d’autres auraient méprisé. Lire plus…

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Vous avez raté les quatrièmes rencontres du Dinoblog : Jean-Louis nous offre une petite séance de rattrapage avec le texte de sa conférence.

L’idée de cet essai, je la dois à l’intervention de Michel Brunet dans une émission de France Inter « La tête au carrée » de Mathieu Vidard. Ce 2 février 2018 en début d’après-midi, l’inventeur de Toumaï était mal à l’aise face aux journalistes qui lui demandaient pourquoi il s’était refusé jusque là de publier la description du fémur supposé de Toumaï. Ses réponses étaient dilatoires, confuses, mal argumentées, et dans le même temps il invoquait des règles de déontologie qu’il avait lui-même foulées au pied. C’est avec véhémence qu’il prétendait défendre une sorte de « protection des sources » qui dans le domaine de la science n’a jamais eu cours. Et je me suis transporté quelques années plus tôt, lorsque je lisais un ouvrage remarquable de Herbert Thomas qui a décortiqué l’escroquerie de Piltdown, cet archétype de la fraude paléontologique qui durant plus de 100 ans a été le sujet de plus d’un millier de publications, a empoisonné la vie scientifique d’une nation et de sa communauté de scientifiques, pour ne trouver son issue que récemment, une fois que fut établie sans conteste l’identité du fraudeur, en l’occurrence l’inventeur des soi-disant fossiles, Charles Dawson. Paru en 2002, le livre de Herbert Thomas ne fermait pas l’instruction et ne jetait l’opprobre sur aucun coupable. Mais c’était et reste une analyse précise des faits. Surtout, après lecture attentive de différentes archives épistolaires, l’auteur disculpait définitivement Teilhard de Chardin, l’un des supposés coupables récemment jeté en pâture par Stephen Jay Gould que l’on a connu plus pertinent dans un débat que l’on aurait pu croire sans fin. On ne s’improvise pas sans bagages historien des sciences. Cette mise au point de Herbert Thomas est aujourd’hui reconnue comme une pierre de touche, a milestone comme l’on dit outre Manche, dans une enquête qui a débuté en décembre 1913 à l’issue de la présentation du soi-disant plus vieil anglais devant la Royal Society of Surgeons de Londres.

Mais dans le domaine des recherches sur les origines de l’homme, Piltdown n’est pas la seule affaire où des manigances, tromperies, erreurs de toute nature ont été divulguées et jetées en pâture au public sans esprit critique, lui proposant une vision plus qu’erronée, souvent caricaturale et sommaire sur un sujet qui passionne tout le monde et qui mériterait plus de rigueur : les origines de l’homme. On peut classer ces « « erreurs de jugement » en conjuguant sous ses différentes formes le verbe tromper, et cette conférence propose donc de revisiter dans ses formes transitive, intransitive et passive ce verbe, avec le regard d’un paléontologue reclus d’ans et d’expérience au point d’avouer d’emblée qu’il s’est souvent trompé et a pu être trompé. Mais c’est tout. Lire plus…

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