Le Dinoblog

La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures

Articles taggés ‘poisson fossile’

La Suisse est presque entièrement recouverte de montagnes. Elles sont hautes, immobiles, solides. Elles donnent à ce pays une impression d’éternité pouvant faire croire à ses habitants qu’ils sont au-dessus du monde, comme protégés par ces pics qui bloquent le regard et, parfois les pensées. De véritables murailles en quelque sorte. Mais quelle erreur ! Les montagnes ne sont pas les entrailles dressées vers le ciel d’une Terre refroidissante ou contractée. Les forces qui ont soulevé des roches à plus de 4000 mètres dans les Alpes sont essentiellement le résultat de mouvements de charriage horizontaux. Les chaînes montagneuses sont des empilements de grandes masses de roches qui « glissent » les unes sur les autres sous l’effet des mouvements horizontaux des plaques tectoniques et non pas, comme on le croyait autrefois, le produit de poussées verticales.

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Après avoir rencontré un fossile de « fossile vivant » dans ce billet, découvrons maintenant un « fossile vivant » sans fossile. Pourquoi parler dans un blog consacré à la paléontologie d’une recherche qui ne traite pas de fossile ? Et bien parce que l’étude en question porte sur un poisson qui évolue visiblement lentement et qui, de ce fait, peut intéresser les amateurs de vie du passé que nous sommes. Voyons ça de plus près. Le 9 janvier 2014, la revue Nature publie le génome complet de la masca laboureur, ou Callorhinchus milii.

La masca laboureur ou Callorhinchus milii

La masca laboureur ou Callorhinchus milii

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Le cœlacanthe, l’icône des fossiles vivants dont il fut déjà question dans ce blog, est à nouveau à l’affiche. Après l’homme, un nématode, le riz, l’ornithorynque et le chimpanzé (parmi bien d’autres), voilà que la revue Nature publie le génome complet de notre Latimeria chouchou. Lire plus…

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Dans un post récent du DinOblog intitulé « Guerre des os à la Plata », Eric Buffetaut nous relate une histoire de rivalité acharnée entre deux paléontologues argentins de la fin du 19ème siècle, Francisco Pascasio Moreno et Florentino Ameghino, lors de leur exploration des richesses paléontologiques du pays. Parmi celles-ci, il y a notamment un oiseau géant, Phorusrhacos, dont le premier fragment découvert, une mandibule, a été attribué par Ameghino à un mammifère édenté. Ameghino était un paléontologue pressé et ses préconceptions, semble-t-il, le guidaient un peu trop souvent dans son travail. A ce travers s’en ajoutait un autre, encore répandu chez certains collègues, qui se compare aux forces fondamentales régissant la nature. Il consiste à considérer l’importance d’une découverte paléontologique comme étant inversement proportionnelle au carré de la distance phylogénétique qui sépare ladite découverte de l’espèce humaine. Ainsi, selon cette sorte de loi, une force agit sur l’idée qu’on se fait d’un fossile – une mandibule par exemple – et attire l’identification vers le pôle humain, un mammifère plutôt qu’un oiseau dans le cas de l’identification de Phorusrhacos par Ameghino. Cette force s’accroit fortement lorsqu’on manipule des fossiles de primates, et de véritables trous noirs se forment lorsque l’origine de l’homme est abordée (on en aurait observé dans certains instituts traitant de paléontologie humaine). Voici un exemple des conséquences de cette force décrit récemment dans la revue Neotropical Ichthyology par Sergio Bogan et ses collaborateurs. Lire plus…

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Un « Alien » dans le Var

C’est l’histoire d’un caillou oublié dans les collections du musée de Toulon et du Var. Il y a quelques années, Stephen Giner, conservateur dudit musée, observe la présence de dents à la surface d’un bloc découvert il y a quelques temps dans des roches du Crétacé inférieur qui affleurent près du Siou Blanc, au nord du Beausset dans l’arrière-pays de Toulon. Stephen montre alors le spécimen à Eric Buffetaut qui constate la présence d’un capuchon d’émail hyperminéralisé à l’apex des dents, un caractère qui trahit la nature ichthyenne de l’animal.

Le fossile avant sa préparation

Le spécimen est transféré alors au muséum de Genève qui accueille volontiers les poissons fossiles en quête d’identité. Mais à part ces quelques dents, d’ailleurs très jolies et fort grandes pour un poisson, pas grand-chose d’autre de l’animal n’est visible. On entreprend de dégager le reste du fossile à l’acide. Cette technique, régulièrement utilisée pour préparer des fossiles de vertébrés, consiste à plonger le spécimen dans un acide dilué, dont la nature dépend de la matrice, de façon à dissoudre la roche carbonatée sans attaquer le fossile qui est, lui, phosphaté et donc inattaquable (en principe du moins). C’est rapide à dire, mais c’est long à faire… Pierre-Alain Proz, collaborateur scientifique au département de géologie et paléontologie du muséum de Genève, entreprend l’opération. Le bloc est plongé pendant plusieurs heures dans un bain d’acide, puis il est rincé à l’eau pendant plusieurs heures, séché, les parties du fossile nouvellement dégagées sont consolidées, et l’opération recommence. Après quelques mois de ce traitement, la roche disparaît et le fossile apparaît, pour notre plus grand plaisir. Comme la taille initiale du bloc le laissait prévoir, un poisson entier n’est pas apparu miraculeusement. Mais un joli fragment de mâchoire, avec plein de dents partout, s’est dévoilé. Lire plus…

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