Le Dinoblog

La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures

Archive pour juillet, 2012

Les tout petits bras de Tyrannosaurus ont fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis 1905, lorsque le paléontologue américain Henry Fairfield Osborn fit connaître son existence au monde médusé : à quoi pouvaient bien servir ces moignons ? Ils sont bien trop courts pour approcher la nourriture de leur bouche, et peu commodes pour porter des coups mortels à une proie. Osborn, quand il décrivit Tyrannosaurus, pensait que les mâles les utilisaient comme des crochets pour s’accrocher aux femelles durant le coït. Certains commentateurs ont considéré la question comme parfaitement inutile : ça ne servait à rien, donc inutile d’en faire un fromage, et encore plus inutile de se creuser la tête pour chercher à quoi ça pouvait servir. L’explication la plus élégante est peut-être celle imaginée par le paléontologue britannique Barney Newman en 1970 : comme les tyrannosaures se couchaient sans doute parfois (et qui leur jetterait la pierre ? Ils avaient une vie bien fatigante), il fallait aussi qu’ils se relèvent, et pour cela leurs mini-bras leur auraient servi d’appuis, un peu comme des sprinters au démarrage. Mais l’étude la plus récente sur le sujet fait remarquer que, malgré leur taille réduite, les os des bras de Tyrannosaurus sont parcourus de crêtes saillantes pour l’insertion de muscles puissants, et que le monstre pouvait utiliser ses mains griffues pour retenir des proies pendant que l’énorme mâchoire les découpait en tranches. Lire plus…

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Voici l’histoire d’une naissance, mais pas n’importe laquelle, tout simplement celle de la paléontologie ! Et comme toutes les histoires de naissance, la nôtre commence par une perte des « os » … Ou plus exactement d’une dent qui constituera le point de départ d’une formidable enquête. Cette molaire de mastodonte, considérée comme perdue depuis deux siècles, fut retrouvée par hasard par Pascal Tassy alors qu’il mettait « un peu d’ordre dans la collection des mammifères fossiles », selon ses propres mots. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Pascal Tassy est professeur au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, il est surtout reconnu comme l’un des spécialistes mondiaux des proboscidiens fossiles, bref un « mastodonte » pour tout ce qui concerne l’évolution et la paléoécologie des éléphants et de leurs cousins … Si désormais le terme « mastodonte » fait partie du langage courant, il a pourtant été inventé à une époque où la notion même de fossiles n’existait pas et où ceux qui les étudiaient n’étaient pas encore des paléontologues. Le terme en revient à Georges Cuvier et provient du grec mastos (mamelle) et odontos (dent) en raison de l’aspect mamelonné de leurs molaires. Les mastodontes sont des cousins des éléphants et appartiennent à la famille des Mammutidae, à ne pas confondre avec les vrais mammouths (du genre Mammuthus) qui appartiennent à la famille des Elephantidae (celle des éléphants modernes). Lire plus…

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Depuis la décision d’agrandir le Musée des Dinosaures 10 ans se sont écoulés jusqu’à son inauguration le 5 juillet 2007. Plusieurs centaines de nouveaux fossiles de reptiles de mammifères, d’invertébrés et de végétaux sont exposés sur près de 3000 m2 dans un bâtiment tout de verre et d’acier réalisé par l’architecte François Deslaugiers, la maîtrise d’ouvrage étant assurée par la nouvelle Communauté de Communes « Aude en Pyrénées ».

Le jour où ils ont tout cassé : début des travaux (© Musée des Dinosaures)

 

Inauguration du musée le 7 juillet 2007

L’exposition s’organise autour de cinq salles : la galerie de l’évolution qui retrace 4,5 milliards d’années d’histoire de la vie sur Terre, la serre du Crétacé, la halle aux dinosaures du monde, la halle aux dinosaures de l’Aude et un diorama. Un espace récréatif est consacré aux enfants le temps d’une pause dessins et jeux. Le nouveau laboratoire s’ouvre sur la serre où les visiteurs peuvent assister en direct à la préparation des fossiles. Lire plus…

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… people find what they want to find and see what they choose to see (Carola Hicks, 2007).

On a longtemps pensé que de grands oiseaux terrestres, incapables de voler, n’avaient pu évoluer qu’au Tertiaire, après la disparition des dinosaures. Auparavant, ces derniers ne leur auraient laissé aucune possibilité de développement. Une fois les « grands reptiles » disparus, d’énormes oiseaux, les Gastornithidae, peuplèrent les continents au Paléocène et à l’Eocène, semant la terreur parmi les petits mammifères de cette époque (c’est du moins l’image d’Epinal à leur sujet. Etaient-ils vraiment carnivores, c’est une autre histoire… ).

De fait, la plupart des oiseaux crétacé connus (et on en connaît désormais des quantités, grâce notamment au zèle des paléontologues chinois) sont plutôt petits, dépassant rarement la taille d’une poule. Mais au début des années 1990, Patrick et Annie Méchin découvrent sur le site Crétacé supérieur de Bastide-Neuve, à Fox-Amphoux (Var), un morceau de sacrum qui appartient manifestement à un oiseau, lequel n’a rien de petit puisque ses dimensions suggèrent un animal de la taille d’un casoar, voire d’une autruche. Cette découverte inattendue est signalée dans la revue Nature en 1995. Alors même que l’article en question paraît, un spécimen plus complet, comprenant le sacrum et une partie du bassin est découvert à Campagne-sur-Aude (Aude), lors des fouilles menées par le Musée des Dinosaures d’Espéraza, puis un fémur d’un très gros oiseau est trouvé dans le gisement de Combebelle, dans l’Hérault. Ces os sont décrits en 1998 comme ceux d’un oiseau géant, approchant la taille de l’autruche, qui reçoit le nom de Gargantuavis philoinos (l’allusion à Gargantua est claire, le nom d’espèce signifie en Grec « qui aime le vin », car il se trouve que tous les restes connus de cet oiseau ont été trouvés à proximité immédiate de vignes – peut-être parce que les paléontologues aiment fouiller au milieu des vignes). Lire plus…

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Retour sur un sujet divertissant qui se transforme en une enquête paléontologico-policière internationale, semant la consternation chez certains vendeurs de fossiles. Nous vous l’avions signalé le 18 mai (c’est ici) : un squelette de Tarbosaurus était mis aux enchères à New York le 20 mai dernier. Or le Tarbosaurus est une spécialité mongole, comme la bêtise est de Cambrai, et la loi mongole interdit l’exportation de fossiles depuis 1924.

Malgré la requête d’un juge du Texas, saisi par les autorités mongoles, d’arrêter la vente, le fossile fut adjugé à un acquéreur anonyme pour 1 million de dollars, sous réserve de la suite des événements. A la demande de la justice américaine, un premier examen du squelette par quelques paléontologues spécialistes du désert de Gobi, parmi lesquels le canadien Phil Currie, a permis de confirmer sa provenance : l’ouest de la Mongolie. Currie déplore d’ailleurs le pillage intensif des gisements mongols : il pense qu’environ 60 squelettes, entiers ou partiels, de tarbosaures ont été extraits illégalement depuis 1995. La plupart sont saccagés sur le terrain pour prélever les mâchoires, les griffes ou les dents, lesquelles se vendent à prix d’or. Et on ne parle même pas des squelettes de Protoceratops, bien plus abondants, et qui se vendent comme des petits pains à travers le monde. Lire plus…

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