Pas de bras, pas de chocolat : le cas de Tyrannosaurus et Majungasaurus
Les tout petits bras de Tyrannosaurus ont fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis 1905, lorsque le paléontologue américain Henry Fairfield Osborn fit connaître son existence au monde médusé : à quoi pouvaient bien servir ces moignons ? Ils sont bien trop courts pour approcher la nourriture de leur bouche, et peu commodes pour porter des coups mortels à une proie. Osborn, quand il décrivit Tyrannosaurus, pensait que les mâles les utilisaient comme des crochets pour s’accrocher aux femelles durant le coït. Certains commentateurs ont considéré la question comme parfaitement inutile : ça ne servait à rien, donc inutile d’en faire un fromage, et encore plus inutile de se creuser la tête pour chercher à quoi ça pouvait servir. L’explication la plus élégante est peut-être celle imaginée par le paléontologue britannique Barney Newman en 1970 : comme les tyrannosaures se couchaient sans doute parfois (et qui leur jetterait la pierre ? Ils avaient une vie bien fatigante), il fallait aussi qu’ils se relèvent, et pour cela leurs mini-bras leur auraient servi d’appuis, un peu comme des sprinters au démarrage. Mais l’étude la plus récente sur le sujet fait remarquer que, malgré leur taille réduite, les os des bras de Tyrannosaurus sont parcourus de crêtes saillantes pour l’insertion de muscles puissants, et que le monstre pouvait utiliser ses mains griffues pour retenir des proies pendant que l’énorme mâchoire les découpait en tranches. Lire plus…