Le Dinoblog

La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures

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Le billet sur les gigantesques fémurs d’Argentine ou de Charente a inspiré Michel Fontaine. Sur les proportions des dinosaures sauropodes, il nous livre ici une vision originale : ni cou démesuré, ni queue sans fin, mais le sauropode à cou court et queue courte. Une vision pour l’heure uniquement théorique, heureusement, car aucun squelette ressemblant à ça n’a encore été trouvé. C’est peut-être d’ailleurs parce qu’ils n’ont jamais ressemblé à ça que les sauropodes ont connu un grand succès évolutif pendant 150 millions d’années… Lire plus…

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Les gazettes adorent ce gigantesque sauropode argentin dont le musée paléontologique de Trelew en Patagonie a publié des photos impressionnantes dans un communiqué de presse au succès prodigieux. On y voit des messieurs allongés près de fémurs énormes, et tout un chacun y va de son estimation sur la taille du fémur qui est beaucoup plus grand que son échelle humaine. Car toutes les infos dont on dispose c’est un communiqué de presse et la longueur du fémur n’y est pas précisée ! Ceci peut rappeler le petit coup de chaud médiatique engendré par la découverte d’un fémur tout aussi gigantesque à Angeac, en Charente ; la bestiole argentine et son homologue charentaise avaient clairement des fémurs énormes, longs de plus de deux mètres. A titre d’exemple le fémur de Diplodocus mesure environ 1,40 mètre. Il existait donc des sauropodes dont le fémur mesurait 50% de plus que celui de Diplodocus. Or Diplodocus mesure 27 mètres de long ; une simple règle de trois nous suggère que l’heureux possesseur d’un fémur de deux mètres devait donc frôler ou dépasser les 40 mètres de long, s’il avait les mêmes proportions qu’un Diplodocus. Lire plus…

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J’ai déjà évoqué dans ces colonnes (ici) le célèbre Eoraptor lunensis (le chasseur de l’aube de la vallée de la Lune, enfin un peu de poésie), l’un des plus anciens dinosaures connus. Découvert en Argentine dans la formation Ischigualasto (Carnien, vers 230 Ma) Eoraptor fut décrit en 1993 par le paléontologue américain Paul Sereno (et quelques autres) comme le plus ancien théropode, une opinion suivie par de nombreux chercheurs. Vingt ans après, Sereno est revenu rôder sur les lieux du crime, décrivant avec des collègues argentins et un grand luxe de détails le squelette, mieux dégagé depuis, d’Eoraptor. Avec une honnêteté pas si fréquente il reconnaît les quelques erreurs de sa première description (des morceaux d’un autre dinosaure, le petit théropode Eodromaeus, ayant été mélangés avec ceux d’Eoraptor) et met en évidence des caractères qui lui avaient échappé à l’époque. C’est ainsi que le pouce d’Eoraptor prend tout à coup une importance considérable : la main d’Eoraptor compte cinq doigts, dont les deux doigts extérieurs sont très réduits. Le premier doigt de la main (le pouce, donc) est retourné vers l’intérieur, un caractère très rare que l’on ne connaît que chez certains sauropodomorphes (les prosauropodes). Lire plus…

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Dès lors, c’est la guerre. Ameghino se retrouve une nouvelle fois sans poste académique, et de nouveau il se tourne vers le commerce pour s’assurer un revenu, et ouvre une nouvelle librairie-papeterie (au nom moins pittoresque), cette fois à La Plata. Pendant plus de dix ans, il va non seulement subvenir ainsi aux besoins de sa famille (y compris ses deux frères), mais aussi financer de nombreuses expéditions menées par Carlos dans les parties les plus reculées de la Patagonie – complétant il est vrai les revenus de la librairie par la vente de collections de fossiles à des musées européens, notamment à Munich et à Londres, et quelques rares subventions officielles. Il faut dire que Carlos est un excellent géologue et paléontologue de terrain, qui amasse des quantités impressionnantes de fossiles que son frère décrit avec sa célérité habituelle (et en donnant un nouveau nom à chaque spécimen, mais à cette époque il n’était pas le seul à faire ainsi). La Patagonie, à cette époque, est un peu à l’Argentine ce que le Far West est aux Etats-Unis : une vaste contrée semi-désertique pas encore très civilisée, mais incroyablement riche en fossiles.

Moreno, qui n’est pas à proprement parler un paléontologue même s’il a récolté des fossiles lors de ses explorations, n’entend pas laisser le champ libre aux frères Ameghino. Le Museo de La Plata envoie donc ses propres employés à la recherche de fossiles, innovant parfois en la matière. Ainsi en 1889, Moreno fait réaliser dans les ateliers du musée une barque à fond plat qui permettra à MM. Botello et Steinfeld, envoyés par le musée, de remonter le Rio Chubut, à la recherche d’os de dinosaures – Barnum Brown n’avait rien inventé, vingt ans plus tard au Canada (si le lecteur ne voit pas ce que je veux dire, une visite au Musée des Dinosaures s’impose, ou encore la lecture de l’excellent ouvrage de Jean Le Loeuff, T. rex. Tyrannosaurus et les mondes perdus, Editions du Sauropode, 2012 en vente sur www.editions-sauropode.com). Lire plus…

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Journée de Mai à La Plata. Les feuilles tombent, il pleut doucement, l’Argentine en automne peut ressembler à la Normandie. Le Museo de La Plata est une immense bâtisse néo-classique, avec tout ce qui fait la beauté des musées d’histoire naturelle, y compris les bustes de naturalistes célèbres le long de la façade. Cependant nous sommes en Amérique du Sud, pas de sempiternels lions couchés de part et d’autre du grand escalier extérieur, mais de superbes « esmilodontes », comme on dit ici, aux longues canines.

A l’intérieur, des galeries comme on les aime, pleines de spécimens, actuels ou fossiles. Tout n’est pas de première fraîcheur, mais la modernisation est en route, on espère qu’elle conservera le charme de ce musée ouvert au public en 1889. Les paléontologues peuvent s’en donner à cœur joie, surtout s’ils aiment les glyptodontes, ces charmantes bestioles cuirassées grouillent de toute part. Les amateurs de paléocoprologie seront aussi comblés, par de magnifiques bouses d’un paresseux géant découvertes au Chili, dans la fameuse grotte d’Ultima Esperanza (tout un programme…). Et puis si on en a assez du dépaysement et de la faune endémique sud-américaine, on peut toujours admirer les moulages du Diplodocus de Carnegie et de l’Iguanodon  de Bernissart… Lire plus…

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