Le Dinoblog

La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures

Articles taggés ‘Jean-Louis Hartenberger’

La baleine qui monte, qui monte, qui monte…

On a trouvé une baleine à bec dans des sédiments du Miocène (17 ma) près de la vallée du Rift, au Kenya, à 620 mètres d’altitude et à 740 km du rivage de l’océan Indien ! De fait c’est une redécouverte : le fossile était considéré perdu. Cette retrouvaille peut être qualifiée de résurrection car cette baleine là permet de dater enfin avec précision un événement majeur de l’histoire de l’Afrique de l’Est : la surrection de cet immense plateau qui s’allonge du Nord au Sud sur plusieurs milliers de kilomètres, et qui connaît à cette occasion un changement climatique et environnemental profond. Et on se souvient que le Rift d’Afrique de l’Est fut le théâtre où se sont joués les premiers actes de l’évolution de nos ancêtres les Primates Anthropoïdes. Cette datation est donc un événement scientifique majeur. Lire plus…

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C’est en Éthiopie, dans l’Hadar, sur les rives de l’Awash, que furent débusqués en novembre 1974, voici donc quarante ans, les restes d’un hominidé de plus de 3 millions d’années. Les auteurs de cet exploit scientifique sont une équipe bigarrée, internationale aussi obstinée qu’enthousiaste de géologues et paléontologues et de leurs assistants. Surnommée Lucy, cette petite femme venue du fond des âges fera, comme la chanson, le tour du monde, et avec elle, la paléoanthropologie verra naître un nouveau paradigme. Lire plus…

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À propos d’un Anthracothère lippu

Les Anthracothères sont une famille disparue de Ruminants qui ressemblaient à des hippopotames en plus agiles et moins rondouillards. Ils ont vécu de l’Oligocène à la fin du Pliocène un peu partout : partis d’Asie du Sud Est,  ils ont ensuite colonisé l’Europe, l’Afrique et l’Amérique du Nord. Quelques uns avaient de fort belles joues soutenues par des excroissances osseuses, et on pouvait les qualifier de mafflus. Et voici que l’on vient de décrire une espèce dont on ne sait si elle fut mafflue, mais que l’on peut affirmer lippue. Suspecté de posséder des babines débordantes, ce vieil « hippopotame »  du Miocène d’Égypte a reçu pour nom de baptême  Jaggermeryx naida.  Traduisons : le nom du défunt animal  sous-entend qu’il est dédié à  Mike Jagger à cause de ses énormes lèvres ; il appartenait aux Ruminants (meryx) ; il  vivait près des naïades des marais qu’il fréquentait pour s’y repaître de roseaux et autres plantes aquatiques (1).

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C’est bien sûr du régime alimentaire de nos ancêtres dont je vais discourir, me fondant sur un travail récent d’archéologues bio-géochimistes (1). Leur étude porte sur l’analyse de coprolithes découverts dans les assises d’un campement de Néandertaliens du Paléolithique moyen. Le gisement est près d’Alicante en Espagne, au lieu dit El Salt, et il est étudié depuis plusieurs années. Il a pu être mis en évidence qu’en de nombreuses occasions les hommes s’y étaient installés et y avaient vécu, entre 60 000 et 45 000 ans. Parmi les restes fossiles livrés par les différentes couches de ce sol d’occupation, les chercheurs font état de la découverte de coprolithes, fèces fossiles de Néandertaliens, et des résultats des analyses bio géochimiques très sophistiquées qu’ils ont conduit en laboratoire. Ils concluent que le régime alimentaire de ces hommes fossiles était composé de viande et de végétaux, et de ce point de vue ce résultat est en accord avec d’autres travaux utilisant des approches différentes, en d’autres lieux et sur d’autres types de fossiles : stries d’usure de l’émail des dents, analyses isotopiques des ossements, etc. Ainsi ces hominidés étaient-ils omnivores. Le clou de leurs analyses est qu’elle leur permet d’avancer que les Néandertaliens, tout comme les hommes modernes, avaient un taux élevé de conversion du cholestérol en coprostanol, et ce grâce à la présence d’une flore bactérienne dans leur tube digestif capable d’assumer cette transformation.

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N’en déplaise à Jean-Jacques Rousseau, dans l’état de nature qui les vit naître, nos ancêtres n’avaient rien de paisibles locataires d’un Eden luxuriant : ils occupaient le plus clair de leur temps à se taper dessus, usant avant tout de leurs poings et visant la face de l’adversaire. Pour preuve, la robustesse de l’ossature faciale des australopithèques et autres préhominiens : arcades orbitales surdimensionnées, pommettes renforcées, mâchoires épaissies, sans oublier les lourdes phalanges de leurs pognes destinées plus à porter à poing fermé des coups que de cueillir fleurettes pour leurs amours. Bien sûr seuls les mâles se cognaient. Les femelles étaient plus paisibles, essentiellement occupées à élever la progéniture. Évitant d’élever la voix et le poing, elles restaient cantonnées au fond de la caverne, ou de la hutte, avec la marmaille. Lire plus…

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