Le Dinoblog

La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures

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En Afrique de l’Est, cette compétition entre amateurs de chair fraîche a débuté voici quatre millions d’années, coexistence oblige. Auparavant, les grands Carnivores étaient les prédateurs les plus nombreux en effectifs et en espèces. Au fil des millénaires leur nombre a chuté inexorablement. La cause de cette déconfiture : la montée en puissance des Hominidés servis par un cerveau de plus en plus performant. Par leur opportunisme et leur sagacité, nos ancêtres n’ont eu de cesse de soustraire à leurs adversaires les proies dont jusqu’alors ils se régalaient, et les ont affamés. Lire plus…

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Coyotes et loups sont les vainqueurs et hantent encore de nos jours forêts et plaines de l’Amérique alors que tous les tigres à dents de sabre et lions d’Amérique sans exception, longtemps leurs complices, ont péri à jamais. Comment fut rompu cette coexistence mêlant Carnivores coureurs de petite taille et Carnivores bondissants et costauds ? C’est à nouveau le grand mouroir bitumineux de Rancho La Brea en Californie qui fournit les éléments de réponse à cette énigme historique et explique ce grand remplacement (1). Pour autant, on doit souligner qu’il n’y eut jamais de compétition ni d’affrontement directs entre ces deux types de Carnivores. C’est à l’issue d’une longue période de perturbations climatiques, à la fin du Pléistocène, et de modifications des paysages végétaux et de leurs peuplements en herbivores que les grands félins disparurent alors qu’à l’inverse continuaient à prospérer les canidés, coyotes et loups. Becs fins impénitents, les tigres à dents de sabre n’ont pas souhaité diversifier leur alimentation alors que le cheptel d’herbivores se diversifiait et se renouvelait. A l’inverse, les coyotes ont changé de régime au jour le jour, au vu du menu à la carte que la Nature proposait, bâfrant aussi bien animaux de forêt que de plaine. Lire plus…

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A table, la moindre des politesses est d’avaler sa nourriture bouche close. Que penseraient vos convives, sans doute éberlués, vous voyant engloutir en détail et à grand bruit votre pitance après une séance de mastication tout aussi sonore ! Chez nous les Mammifères, cet art de la déglutition est une très vieille histoire (1). L’un de nos ancêtres, le minuscule Microdocodon du Jurassique, connaissait cette règle élémentaire de savoir-vivre héritée d’un parent du Trias, Thrinaxodon. Grâce à l’os hyoïde du larynx, l’un et l’autre avalaient aussi rapidement que silencieusement leur déjeuner ou leur dîner. C’est sur ce petit os en fer à cheval que langue et muscles de l’œsophage trouvent ancrage, et leur action génère un mouvement ondulatoire qui entraine le bol alimentaire jusqu’à l’orée de l’estomac, alors que la gueule reste fermée, et sans que s’interrompe la respiration. Tout comme aujourd’hui chez leurs descendants, et ils sont plusieurs milliards à être tout aussi bien éduqués ! Lire plus…

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Vous avez raté les quatrièmes rencontres du Dinoblog : Jean-Louis nous offre une petite séance de rattrapage avec le texte de sa conférence.

L’idée de cet essai, je la dois à l’intervention de Michel Brunet dans une émission de France Inter « La tête au carrée » de Mathieu Vidard. Ce 2 février 2018 en début d’après-midi, l’inventeur de Toumaï était mal à l’aise face aux journalistes qui lui demandaient pourquoi il s’était refusé jusque là de publier la description du fémur supposé de Toumaï. Ses réponses étaient dilatoires, confuses, mal argumentées, et dans le même temps il invoquait des règles de déontologie qu’il avait lui-même foulées au pied. C’est avec véhémence qu’il prétendait défendre une sorte de « protection des sources » qui dans le domaine de la science n’a jamais eu cours. Et je me suis transporté quelques années plus tôt, lorsque je lisais un ouvrage remarquable de Herbert Thomas qui a décortiqué l’escroquerie de Piltdown, cet archétype de la fraude paléontologique qui durant plus de 100 ans a été le sujet de plus d’un millier de publications, a empoisonné la vie scientifique d’une nation et de sa communauté de scientifiques, pour ne trouver son issue que récemment, une fois que fut établie sans conteste l’identité du fraudeur, en l’occurrence l’inventeur des soi-disant fossiles, Charles Dawson. Paru en 2002, le livre de Herbert Thomas ne fermait pas l’instruction et ne jetait l’opprobre sur aucun coupable. Mais c’était et reste une analyse précise des faits. Surtout, après lecture attentive de différentes archives épistolaires, l’auteur disculpait définitivement Teilhard de Chardin, l’un des supposés coupables récemment jeté en pâture par Stephen Jay Gould que l’on a connu plus pertinent dans un débat que l’on aurait pu croire sans fin. On ne s’improvise pas sans bagages historien des sciences. Cette mise au point de Herbert Thomas est aujourd’hui reconnue comme une pierre de touche, a milestone comme l’on dit outre Manche, dans une enquête qui a débuté en décembre 1913 à l’issue de la présentation du soi-disant plus vieil anglais devant la Royal Society of Surgeons de Londres.

Mais dans le domaine des recherches sur les origines de l’homme, Piltdown n’est pas la seule affaire où des manigances, tromperies, erreurs de toute nature ont été divulguées et jetées en pâture au public sans esprit critique, lui proposant une vision plus qu’erronée, souvent caricaturale et sommaire sur un sujet qui passionne tout le monde et qui mériterait plus de rigueur : les origines de l’homme. On peut classer ces « « erreurs de jugement » en conjuguant sous ses différentes formes le verbe tromper, et cette conférence propose donc de revisiter dans ses formes transitive, intransitive et passive ce verbe, avec le regard d’un paléontologue reclus d’ans et d’expérience au point d’avouer d’emblée qu’il s’est souvent trompé et a pu être trompé. Mais c’est tout. Lire plus…

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Voici revenu le temps du Tour de France. Pendant trois semaines le vocabulaire imagé des commentateurs cyclistes écorchera parfois vos oreilles, voici donc quelques éléments de langage indispensables pour décortiquer l’actualité juilletiste : pendant les étapes de plaine le peloton va quotidiennement rattraper les échappés après avoir absorbé les vaillants coureurs en chasse-patate (un coureur en chasse-patate a quitté le peloton pour tenter de rejoindre l’échappée, souvent en vain), puis la route s’élèvera et ce sera l’heure des exploits héroïques des grimpeurs partis en facteurs (c’est-à-dire mine de rien, discrètement, sans faire de bruit), ou à la faveur d’une franche attaque, se hisser les premiers au sommet des cols… Lire plus…

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