Le Dinoblog

La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures

Archive pour 2012

Dès lors, c’est la guerre. Ameghino se retrouve une nouvelle fois sans poste académique, et de nouveau il se tourne vers le commerce pour s’assurer un revenu, et ouvre une nouvelle librairie-papeterie (au nom moins pittoresque), cette fois à La Plata. Pendant plus de dix ans, il va non seulement subvenir ainsi aux besoins de sa famille (y compris ses deux frères), mais aussi financer de nombreuses expéditions menées par Carlos dans les parties les plus reculées de la Patagonie – complétant il est vrai les revenus de la librairie par la vente de collections de fossiles à des musées européens, notamment à Munich et à Londres, et quelques rares subventions officielles. Il faut dire que Carlos est un excellent géologue et paléontologue de terrain, qui amasse des quantités impressionnantes de fossiles que son frère décrit avec sa célérité habituelle (et en donnant un nouveau nom à chaque spécimen, mais à cette époque il n’était pas le seul à faire ainsi). La Patagonie, à cette époque, est un peu à l’Argentine ce que le Far West est aux Etats-Unis : une vaste contrée semi-désertique pas encore très civilisée, mais incroyablement riche en fossiles.

Moreno, qui n’est pas à proprement parler un paléontologue même s’il a récolté des fossiles lors de ses explorations, n’entend pas laisser le champ libre aux frères Ameghino. Le Museo de La Plata envoie donc ses propres employés à la recherche de fossiles, innovant parfois en la matière. Ainsi en 1889, Moreno fait réaliser dans les ateliers du musée une barque à fond plat qui permettra à MM. Botello et Steinfeld, envoyés par le musée, de remonter le Rio Chubut, à la recherche d’os de dinosaures – Barnum Brown n’avait rien inventé, vingt ans plus tard au Canada (si le lecteur ne voit pas ce que je veux dire, une visite au Musée des Dinosaures s’impose, ou encore la lecture de l’excellent ouvrage de Jean Le Loeuff, T. rex. Tyrannosaurus et les mondes perdus, Editions du Sauropode, 2012 en vente sur www.editions-sauropode.com). Lire plus…

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Journée de Mai à La Plata. Les feuilles tombent, il pleut doucement, l’Argentine en automne peut ressembler à la Normandie. Le Museo de La Plata est une immense bâtisse néo-classique, avec tout ce qui fait la beauté des musées d’histoire naturelle, y compris les bustes de naturalistes célèbres le long de la façade. Cependant nous sommes en Amérique du Sud, pas de sempiternels lions couchés de part et d’autre du grand escalier extérieur, mais de superbes « esmilodontes », comme on dit ici, aux longues canines.

A l’intérieur, des galeries comme on les aime, pleines de spécimens, actuels ou fossiles. Tout n’est pas de première fraîcheur, mais la modernisation est en route, on espère qu’elle conservera le charme de ce musée ouvert au public en 1889. Les paléontologues peuvent s’en donner à cœur joie, surtout s’ils aiment les glyptodontes, ces charmantes bestioles cuirassées grouillent de toute part. Les amateurs de paléocoprologie seront aussi comblés, par de magnifiques bouses d’un paresseux géant découvertes au Chili, dans la fameuse grotte d’Ultima Esperanza (tout un programme…). Et puis si on en a assez du dépaysement et de la faune endémique sud-américaine, on peut toujours admirer les moulages du Diplodocus de Carnegie et de l’Iguanodon  de Bernissart… Lire plus…

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Comme vous l’avez constaté, le DinOblog est resté inaccessible depuis le mercredi 6 juin suite à une attaque informatique qui a mis beaucoup trop de temps à être réparée. Nous vous adressons toutes nos excuses pour ce désagrément, en espérant que cette mésaventure ne se reproduise plus et que les nouvelles mesures de sécurité prises par notre hébergeur soient efficaces.

Aujourd’hui encore, le DinOblog reste inaccessible pour certains internautes, en fonction semble-t-il de leur fournisseur d’accès. Nous attendons donc que tout soit remis en marche, dans les prochaines heures, pour poster deux articles d’Eric Buffetaut sur une page méconnue de l’histoire de la paléontologie.

Merci à tous pour votre patience.

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Ce mois-ci l’excellente revue Pour la Science évoquait l’Antarctique, « Terre promise » de la paléontologie. Ce vœu est plus que confirmé, au premier comme au second degré, dans un roman d’anticipation de Martial Caroff, géologue à l’Université de Brest

Le dégel de l’Antarctique n’étant finalement qu’une question de temps, de nouveaux terrains de jeu s’ouvriront bientôt pour les paléontologues : et pourquoi pas des découvertes vraiment étonnantes ? C’est ce qui arrive en 2037 à un paléontologue israélien (car entretemps Israël a échangé ses territoires occupés contre quelques arpents d’Antarctique) quelque part au nord du continent (bon évidemment le nord c’est peu partout là-bas). Un étrange fossile de marsupial dont le crâne a la même capacité cérébrale que celui des primates contemporains est découvert dans l’Eocène, au temps d’avant le refroidissement. Lire plus…

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Le talon d’Achille des dinosaures alpins

Les empreintes fossiles de pas de dinosaures, et de tétrapodes en général, ne sont pas particulièrement rares, mais certaines font parfois beaucoup parler d’elles. En Suisse, avant la découverte dans les années 1990 de très nombreuses empreintes dans le Jurassique supérieur du Jura (de nombreux sites sont également connus du côté français de la chaîne jurassienne), la localité la plus connue était située dans les montagnes valaisannes (le canton de la raclette, du fendant et du combat des reines pour parfaire le cliché). Lorsqu’il fut dit, après sa découverte en 1976, que ces empreintes avaient été laissées il y a 230 millions d’années par des dinosaures, la surprise fut grande ! Il fallait effectivement un effort d’imagination pour se représenter ces animaux déambulant sur une plage de sable en bordure d’une mer tropicale alors que leurs traces fossilisées sont maintenant perchées à 2400 mètres d’altitude. Les empreintes sont près de 8 fois plus anciennes que l’âge de la surrection alpine, ce qui n’étonne en rien un géologue mais peut surprendre le béotien ! Lire plus…

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