Le Dinoblog

La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures

Catégorie : Sauropodes

Les gazettes adorent ce gigantesque sauropode argentin dont le musée paléontologique de Trelew en Patagonie a publié des photos impressionnantes dans un communiqué de presse au succès prodigieux. On y voit des messieurs allongés près de fémurs énormes, et tout un chacun y va de son estimation sur la taille du fémur qui est beaucoup plus grand que son échelle humaine. Car toutes les infos dont on dispose c’est un communiqué de presse et la longueur du fémur n’y est pas précisée ! Ceci peut rappeler le petit coup de chaud médiatique engendré par la découverte d’un fémur tout aussi gigantesque à Angeac, en Charente ; la bestiole argentine et son homologue charentaise avaient clairement des fémurs énormes, longs de plus de deux mètres. A titre d’exemple le fémur de Diplodocus mesure environ 1,40 mètre. Il existait donc des sauropodes dont le fémur mesurait 50% de plus que celui de Diplodocus. Or Diplodocus mesure 27 mètres de long ; une simple règle de trois nous suggère que l’heureux possesseur d’un fémur de deux mètres devait donc frôler ou dépasser les 40 mètres de long, s’il avait les mêmes proportions qu’un Diplodocus. Lire plus…

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J’ai déjà évoqué dans ces colonnes (ici) le célèbre Eoraptor lunensis (le chasseur de l’aube de la vallée de la Lune, enfin un peu de poésie), l’un des plus anciens dinosaures connus. Découvert en Argentine dans la formation Ischigualasto (Carnien, vers 230 Ma) Eoraptor fut décrit en 1993 par le paléontologue américain Paul Sereno (et quelques autres) comme le plus ancien théropode, une opinion suivie par de nombreux chercheurs. Vingt ans après, Sereno est revenu rôder sur les lieux du crime, décrivant avec des collègues argentins et un grand luxe de détails le squelette, mieux dégagé depuis, d’Eoraptor. Avec une honnêteté pas si fréquente il reconnaît les quelques erreurs de sa première description (des morceaux d’un autre dinosaure, le petit théropode Eodromaeus, ayant été mélangés avec ceux d’Eoraptor) et met en évidence des caractères qui lui avaient échappé à l’époque. C’est ainsi que le pouce d’Eoraptor prend tout à coup une importance considérable : la main d’Eoraptor compte cinq doigts, dont les deux doigts extérieurs sont très réduits. Le premier doigt de la main (le pouce, donc) est retourné vers l’intérieur, un caractère très rare que l’on ne connaît que chez certains sauropodomorphes (les prosauropodes). Lire plus…

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C’était un jour vers la fin du siècle dernier où un petit bout de falaise avait dégringolé sur la plage du côté de Bléville, près du Cap de la Hève. Le jeune Pierre Gencey qui passait par là, pelle sur l’épaule, y reconnut nombre de morceaux d’os fossilisés et s’en fut les apporter à Espéraza, au musée des dinosaures où il fouillait alors. Bon, les circonstances de la découverte furent un peu plus épiques et Pierre n’avait pas de pelle, et c’était plutôt en juillet, mais Pierre vous racontera ça si vous le lui demandez, et il faut bien justifier  un peu mon titre. Lire plus…

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