Le Dinoblog

La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures

Vous avez raté les quatrièmes rencontres du Dinoblog : Jean-Louis nous offre une petite séance de rattrapage avec le texte de sa conférence.

L’idée de cet essai, je la dois à l’intervention de Michel Brunet dans une émission de France Inter « La tête au carrée » de Mathieu Vidard. Ce 2 février 2018 en début d’après-midi, l’inventeur de Toumaï était mal à l’aise face aux journalistes qui lui demandaient pourquoi il s’était refusé jusque là de publier la description du fémur supposé de Toumaï. Ses réponses étaient dilatoires, confuses, mal argumentées, et dans le même temps il invoquait des règles de déontologie qu’il avait lui-même foulées au pied. C’est avec véhémence qu’il prétendait défendre une sorte de « protection des sources » qui dans le domaine de la science n’a jamais eu cours. Et je me suis transporté quelques années plus tôt, lorsque je lisais un ouvrage remarquable de Herbert Thomas qui a décortiqué l’escroquerie de Piltdown, cet archétype de la fraude paléontologique qui durant plus de 100 ans a été le sujet de plus d’un millier de publications, a empoisonné la vie scientifique d’une nation et de sa communauté de scientifiques, pour ne trouver son issue que récemment, une fois que fut établie sans conteste l’identité du fraudeur, en l’occurrence l’inventeur des soi-disant fossiles, Charles Dawson. Paru en 2002, le livre de Herbert Thomas ne fermait pas l’instruction et ne jetait l’opprobre sur aucun coupable. Mais c’était et reste une analyse précise des faits. Surtout, après lecture attentive de différentes archives épistolaires, l’auteur disculpait définitivement Teilhard de Chardin, l’un des supposés coupables récemment jeté en pâture par Stephen Jay Gould que l’on a connu plus pertinent dans un débat que l’on aurait pu croire sans fin. On ne s’improvise pas sans bagages historien des sciences. Cette mise au point de Herbert Thomas est aujourd’hui reconnue comme une pierre de touche, a milestone comme l’on dit outre Manche, dans une enquête qui a débuté en décembre 1913 à l’issue de la présentation du soi-disant plus vieil anglais devant la Royal Society of Surgeons de Londres.

Mais dans le domaine des recherches sur les origines de l’homme, Piltdown n’est pas la seule affaire où des manigances, tromperies, erreurs de toute nature ont été divulguées et jetées en pâture au public sans esprit critique, lui proposant une vision plus qu’erronée, souvent caricaturale et sommaire sur un sujet qui passionne tout le monde et qui mériterait plus de rigueur : les origines de l’homme. On peut classer ces « « erreurs de jugement » en conjuguant sous ses différentes formes le verbe tromper, et cette conférence propose donc de revisiter dans ses formes transitive, intransitive et passive ce verbe, avec le regard d’un paléontologue reclus d’ans et d’expérience au point d’avouer d’emblée qu’il s’est souvent trompé et a pu être trompé. Mais c’est tout. Lire plus…

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Publié dans : Rencontres du Dinoblog

Tour de France : le peloton a 350 millions d’années

Le 13 juillet 2018 par Jean Le Loeuff

Voici revenu le temps du Tour de France. Pendant trois semaines le vocabulaire imagé des commentateurs cyclistes écorchera parfois vos oreilles, voici donc quelques éléments de langage indispensables pour décortiquer l’actualité juilletiste : pendant les étapes de plaine le peloton va quotidiennement rattraper les échappés après avoir absorbé les vaillants coureurs en chasse-patate (un coureur en chasse-patate a quitté le peloton pour tenter de rejoindre l’échappée, souvent en vain), puis la route s’élèvera et ce sera l’heure des exploits héroïques des grimpeurs partis en facteurs (c’est-à-dire mine de rien, discrètement, sans faire de bruit), ou à la faveur d’une franche attaque, se hisser les premiers au sommet des cols… Lire plus…

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Publié dans : Invertébrés

Allo Dr Who ? Des reptiles intelligents au silurien ?

Le 22 juin 2018 par Jean Le Loeuff

Une fois n’est pas coutume nous consacrerons ce billet à une note parue dans un journal que nous lisons trop rarement : l’International Journal of Astrobiology. Comme son nom l’indique cette revue scientifique très sérieuse est consacrée à la biologie extraterrestre. Leur sujet d’étude n’ayant pas encore été découvert, les astrobiologistes sont forcément des experts en matière d’hypothèse, la méthode ayant fatalement plus d’importance que les observations, en l’absence de matériel à observer. Notons que la paléontologie extraterrestre (que l’on baptisera astropaléontologie ou xénopaléontologie) relève également de l’astrobiologie. Hélas le xénofossile, humble cellule ou ET (celui de Spielberg) disparu, reste aussi à découvrir. Lire plus…

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Publié dans : Crises biologiques,Nouveautés,Stratigraphie

Qu’entends-je ? On aurait tenté d’arrêter des paresseux « en marche » ? En ces temps de contestation, il ne peut s’agir que d’un coup des communicants de notre cher président. Eh déconne pas Manu, ça sert à rien la haine ! Autant pour moi, apparemment je faisais fausse piste, il ne serait question en réalité que d’empreintes fossiles… Les paresseux de notre histoire sont eux bien réels, ou du moins l’étaient, et leurs traces ont pavé la route d’agitateurs d’un genre nouveau dans un monde en pleine mutation.

Une des nombreuses pistes découvertes dans le White Sands National Monument. Copyright Matthew Bennett.

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Le menu des spinosaures s’étoffe

Le 15 mai 2018 par Lionel Cavin

On connait le goût prononcé des dinosaures de la famille des spinosauridés pour les poissons. Une nouvelle victime de leur penchant coupable vient d’être découverte gisante au milieu de l’ « empire du million d’éléphants ». Que s’est-il passé ? Comme préambule, signalons que les spinosaures ne mangeaient pas exclusivement du poisson car on a retrouvé des vertèbres de dinosaure dans ce qui fut l’estomac de l’un d’entre eux et la dent d’un autre fichée dans les vertèbres d’un ptérosaure. Mais quand-même, les poissons occupaient une place importante dans le régime alimentaire de ces dinosaures qu’on peut qualifier de piscivore. La preuve de ce régime se voit comme le nez au milieu de la figure : les spinosaures ont une gueule à manger du poisson avec leur museau allongé et étroit, leurs dents coniques, les grandes griffes de leurs pattes antérieures. Tous ces attributs sont ceux d’un bon pêcheur. Lire plus…

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